Dry Martini (1904)
- 1/6 Dry Vermouth
- 5/6 Gin
- Garnish with green olive
Ce cocktail consiste à sublimer un bon gin. Il se doit d’être le plus frais possible, tout en étant sec… afin de laisser son arôme se libérer. Il faut donc que le cocktail ne traîne pas dans le verre à mélange avec les glaçons. On est même carrément arrivé à des variantes comme celle de Churchill qui buvait le gin pur en se contentant de regarder la bouteille de vermouth en même temps pour «s’imprégner» de son goût.
Une légende de comptoir dit que quand une personne arrive à deviner le goût du vermouth c’est qu’elle a de très bonnes capacités gustatives: ainsi c’était un test réalisé à l’entretien d’embauche pour un barman digne de ce nom qui voulait travailler dans certains grands établissements.
Cette recette a été mise au point en 1904 par le barman anglais Frank P. Newman pendant qu’il officiait au Grand Hôtel Intercontinental, place de l’Opéra à Paris. Il publia, la même année, la recette dans son livre «American Bar – Recettes des Boissons Anglaises et Américaines» (édition 1904).
Conçu sur la base du «Martini», cette recette devient très populaire pendant la prohibition (1920-1933) grâce à la production grandissante du Gin, plus rapide à produire que le whisky. C’est finalement dans les années 1960 que la révolution de ce cocktail eut lieu grâce au délicat James Bond, qui le prefère «shaken» (Frappé) plutôt que «stirred» (Remué au verre à mélange), devenant ainsi legèrement plus frais et servi plus rapidement, mais plus dilué et moins translucide.
Pour la petite anecdote, en Afrique, sur le tournage d’«African Queen», tous les membres de l’équipe se plaignaient des piqûres de moustiques sauf Humphrey Bogart. Son secret fut révélé par John Huston: «Dans la première partie de la nuit, il était tellement imbibé de Dry Martini qu’il ne sentait rien, ensuite de quoi, les moustiques étaient tellement bourrés qu’ils étaient bien incapables de piquer qui que ce soit…»
Attention, boisson puissante: Dorothy Parker avait l’habitude de dire : « J’adore boire un ou deux dry Martini, avec trois je suis sous la table, avec quatre je suis sous mon hôte. » Le martini est couramment associé à d’autres personnalités telles que Truman Capote, Ernest Hemingway, Cary Grant, Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill, qui ont publiquement déclaré leur goût pour ce cocktail.